18 novembre 2021
[Rencontre littéraire] C’est un voyage à la fois original, tendre et imagé que Sandra Mamboury vous invite à partager. Dans « Le passé au présent, voyage au 21e siècle avec mon ancêtre Pauline Viardot », la journaliste et romancière suisse fait revivre, le temps d’un périple, la grande compositrice et cantatrice du 19e siècle Pauline García Viardot (1821-1910). L’auteure, qui est également son arrière-arrière-petite-fille, décide alors de l’emmener dans plusieurs lieux emblématiques de sa vie passée. Au programme : rencontres insolites, moments émouvants et surtout beaucoup d’humour. Le Centre européen de musique et son président-fondateur, Jorge Chaminé, font même partie de l’aventure ! Nous sommes allés à la rencontre de Sandra Mamboury.
Pauline García épouse Viardot ( 1821-1910) peinte par Ary Scheffer (1795-1858) en 1840 (Paris, musée de la Vie romantique).
- Si vous deviez présenter Pauline Viardot à celles et ceux qui ne la connaissent pas que leur diriez-vous ?
- C’est une immense compositrice et cantatrice du 19e siècle. Connue de son vivant, elle est malheureusement tombée dans l’oubli. C’était une femme unique qui savait tout faire : composer et chanter divinement, dessiner, créer des costumes. Elle recevait dans ses salons (Paris, Baden Baden et Bougival) l’élite artistique de l’époque : Richard Wagner, Camille Saint-Saëns, Clara Schumann Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Victor Hugo ou encore Eugène Delacroix. Elle avait même pour professeur de piano un certain Franz Liszt. Aujourd’hui, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, on tente de lui redonner vie.
- Comment est venue l’idée de ce livre ?
- Le point de départ est affectif. C’est un hommage à ma mère qui m’a toujours beaucoup parlé de Pauline. Après son décès en 2008, j’ai retrouvé des documents, partitions et écrits familiaux sur mon arrière-arrière-grand-mère. C’est devenu alors une véritable passion. Chaque fois que je passe à Paris, je viens saluer Pauline, qui repose au cimetière de Montmartre. Ces moments ont aussi été le point de départ du livre. J’ai commencé à le rédiger pendant le confinement et lorsque mon éditrice a pris connaissance du projet nous avons travaillé ensemble pour qu’il puisse paraître l’année du bicentenaire de la naissance de mon aïeule.
Portrait de George Sand par Pauline Viardot, dessin au crayon sur papier (Paris, musée de la Vie romantique. CCO Paris Musées).
- Ce livre, c’est l’histoire de rencontres et d’un voyage itinérant avec cette grande figure du 19e siècle. Comment avez-vous imaginé ce parcours contemporain avec elle entre Paris et Genève en passant par Bruxelles, Milan, Nohant et même Bougival ?
- Ces voyages, Pauline les a accomplis de son vivant : elle a chanté à la Scala de Milan, en Belgique où repose sa sœur ainée, la célèbre Malibran. Elle se rendait également à Nohant, chez son amie George Sand. Elle adorait y passer l’été avec ses célèbres amis. Je l’emmène aussi à Bougival, elle y revoit avec beaucoup d’émotion sa villa rénovée. Cette Dame du 19e siècle qui arrive dans le 21e rencontre aussi des personnes que j’admire comme Philippe Geluck, l’auteur de la série de bande dessinée Le Chat. Confrontée aux technologies actuelles, elle pense que Wikipedia est le nom d’un consul et qu’un ‘’selfie’’ est une danse. C’était quelqu’un qui avait, je pense, beaucoup d’humour. Ses compositions ont été interprétées à de nombreuses reprises, mais on ne connait pas le son de sa voix, le phonographe n’existant pas lorsqu’elle chantait. Le but de ce voyage était donc de l’enregistrer à Genève afin qu’il figure dans le patrimoine lyrique.
- Pauline Viardot qui était une féministe avant l’heure est aussi perçue comme un symbole de l’Europe de la culture. Comment cela transparait-il dans votre livre ?
- Elle était profondément féministe. D’ailleurs, elle évoque le fait que son amie, la compositrice Clara Schumann, ne pouvait s’épanouir artistiquement à cause de son mari qui lui mettait des bâtons dans les roues. J’y fais référence dans le livre. Elle était aussi européenne : elle a parcouru tout le continent et y a véhiculé une culture. Pauline parlait six langues et a même chanté en russe. Pour l’anecdote, lors de notre périple, elle utilise ainsi l’italien pour commander son repas au restaurant.
- Lors de son voyage, Pauline Viardot découvre le Centre européen de musique.
- Jorge Chaminé est un passionné de Pauline et je crois savoir que c’est en partie grâce à elle que le Centre européen de musique est né !
La villa Viardot à Bougival, habitée par Pauline Viardot de 1874 à 1883, date de la mort de son mari, Louis Viardot. Sur cette vue de juillet 2021, la villa est en restauration.
« Le passé au présent, voyage au 21e siècle avec mon ancêtre Pauline Viardot », par Sandra Mamboury, Les Inédits du chien jaune, 130 pages. Diffusé en Suisse, vous pouvez vous procurer l’ouvrage en France dans sa version papier en écrivant directement à Sandra Mamboury : sandra.mamboury@gmail.com
Sandra Mamboury
Romancière, Sandra Mamboury signe son quatrième ouvrage. Journaliste, elle a officié au quotidien La Suisse et à la Radio Suisse Romande. En 1990, elle créé le billet quotidien l’« Encre bleue » à la Tribune de Genève. Elle le rédigera pendant vingt ans sous le pseudonyme de Julie. Sandra Mamboury a écrit et joué à Genève deux one woman shows, au P’tit Music’Hohl en 2007 et au Palais Mascotte en 2011.
18 novembre 2021
[Rencontre littéraire] C’est un voyage à la fois original, tendre et imagé que Sandra Mamboury vous invite à partager. Dans « Le passé au présent, voyage au 21e siècle avec mon ancêtre Pauline Viardot », la journaliste et romancière suisse fait revivre, le temps d’un périple, la grande compositrice et cantatrice du 19e siècle Pauline García Viardot (1821-1910). L’auteure, qui est également son arrière-arrière-petite-fille, décide alors de l’emmener dans plusieurs lieux emblématiques de sa vie passée. Au programme : rencontres insolites, moments émouvants et surtout beaucoup d’humour. Le Centre européen de musique et son président-fondateur, Jorge Chaminé, font même partie de l’aventure ! Nous sommes allés à la rencontre de Sandra Mamboury.
Pauline García épouse Viardot ( 1821-1910) peinte par Ary Scheffer (1795-1858) en 1840 (Paris, musée de la Vie romantique).
- Si vous deviez présenter Pauline Viardot à celles et ceux qui ne la connaissent pas que leur diriez-vous ?
- C’est une immense compositrice et cantatrice du 19e siècle. Connue de son vivant, elle est malheureusement tombée dans l’oubli. C’était une femme unique qui savait tout faire : composer et chanter divinement, dessiner, créer des costumes. Elle recevait dans ses salons (Paris, Baden Baden et Bougival) l’élite artistique de l’époque : Richard Wagner, Camille Saint-Saëns, Clara Schumann Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Victor Hugo ou encore Eugène Delacroix. Elle avait même pour professeur de piano un certain Franz Liszt. Aujourd’hui, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, on tente de lui redonner vie.
- Comment est venue l’idée de ce livre ?
- Le point de départ est affectif. C’est un hommage à ma mère qui m’a toujours beaucoup parlé de Pauline. Après son décès en 2008, j’ai retrouvé des documents, partitions et écrits familiaux sur mon arrière-arrière-grand-mère. C’est devenu alors une véritable passion. Chaque fois que je passe à Paris, je viens saluer Pauline, qui repose au cimetière de Montmartre. Ces moments ont aussi été le point de départ du livre. J’ai commencé à le rédiger pendant le confinement et lorsque mon éditrice a pris connaissance du projet nous avons travaillé ensemble pour qu’il puisse paraître l’année du bicentenaire de la naissance de mon aïeule.
Portrait de George Sand par Pauline Viardot, dessin au crayon sur papier (Paris, musée de la Vie romantique. CCO Paris Musées).
- Ce livre, c’est l’histoire de rencontres et d’un voyage itinérant avec cette grande figure du 19e siècle. Comment avez-vous imaginé ce parcours contemporain avec elle entre Paris et Genève en passant par Bruxelles, Milan, Nohant et même Bougival ?
- Ces voyages, Pauline les a accomplis de son vivant : elle a chanté à la Scala de Milan, en Belgique où repose sa sœur ainée, la célèbre Malibran. Elle se rendait également à Nohant, chez son amie George Sand. Elle adorait y passer l’été avec ses célèbres amis. Je l’emmène aussi à Bougival, elle y revoit avec beaucoup d’émotion sa villa rénovée. Cette Dame du 19e siècle qui arrive dans le 21e rencontre aussi des personnes que j’admire comme Philippe Geluck, l’auteur de la série de bande dessinée Le Chat. Confrontée aux technologies actuelles, elle pense que Wikipedia est le nom d’un consul et qu’un ‘’selfie’’ est une danse. C’était quelqu’un qui avait, je pense, beaucoup d’humour. Ses compositions ont été interprétées à de nombreuses reprises, mais on ne connait pas le son de sa voix, le phonographe n’existant pas lorsqu’elle chantait. Le but de ce voyage était donc de l’enregistrer à Genève afin qu’il figure dans le patrimoine lyrique.
- Pauline Viardot qui était une féministe avant l’heure est aussi perçue comme un symbole de l’Europe de la culture. Comment cela transparait-il dans votre livre ?
- Elle était profondément féministe. D’ailleurs, elle évoque le fait que son amie, la compositrice Clara Schumann, ne pouvait s’épanouir artistiquement à cause de son mari qui lui mettait des bâtons dans les roues. J’y fais référence dans le livre. Elle était aussi européenne : elle a parcouru tout le continent et y a véhiculé une culture. Pauline parlait six langues et a même chanté en russe. Pour l’anecdote, lors de notre périple, elle utilise ainsi l’italien pour commander son repas au restaurant.
- Lors de son voyage, Pauline Viardot découvre le Centre européen de musique.
- Jorge Chaminé est un passionné de Pauline et je crois savoir que c’est en partie grâce à elle que le Centre européen de musique est né !
La villa Viardot à Bougival, habitée par Pauline Viardot de 1874 à 1883, date de la mort de son mari, Louis Viardot. Sur cette vue de juillet 2021, la villa est en restauration.
« Le passé au présent, voyage au 21e siècle avec mon ancêtre Pauline Viardot », par Sandra Mamboury, Les Inédits du chien jaune, 130 pages. Diffusé en Suisse, vous pouvez vous procurer l’ouvrage en France dans sa version papier en écrivant directement à Sandra Mamboury : sandra.mamboury@gmail.com
Sandra Mamboury
Romancière, Sandra Mamboury signe son quatrième ouvrage. Journaliste, elle a officié au quotidien La Suisse et à la Radio Suisse Romande. En 1990, elle créé le billet quotidien l’« Encre bleue » à la Tribune de Genève. Elle le rédigera pendant vingt ans sous le pseudonyme de Julie. Sandra Mamboury a écrit et joué à Genève deux one woman shows, au P’tit Music’Hohl en 2007 et au Palais Mascotte en 2011.