8 mars 2021
En cette journée internationale des droits des femmes, le Centre Européen de Musique (www.cemusique.org) ne voulait pas manquer de mettre à l’honneur une figure unique et méconnue de l’histoire de la musique, la cantatrice et compositrice Pauline Garcia Viardot, qui se trouve être au cœur d’un nouveau projet éducatif avec le rectorat de l’académie de Paris.
Née à Paris le 18 Juillet 1821, « dans une famille où le génie semblait héréditaire », écrivait Franz Liszt, son professeur de piano, admirateur et ami, qui la surnommait « l’archi-musicienne ». Dernière enfant d’une famille espagnole de célèbres chanteurs et musiciens, cette mezzo-soprano au timbre unique et à la large tessiture (de contralto à soprano-colorature), tragédienne, dessinatrice et costumière, a littéralement révolutionné l’art lyrique en y incorporant un jeu de scène inédit. Grande pédagogue du chant, Pauline lègue un immense héritage à la postérité avec la « méthode García » qui se propagera dans le monde entier.
Dans un monde où la femme n’était pas l’égal de l’homme, Pauline va s’imposer comme le centre autour duquel tout ce qui existait d’innovant, de créatif, au niveau artistique et culturel, convergeait et tournait. En son salon de la rue de Douai, prisé du Tout-Paris, de celui de Bougival au domaine des Frênes ou encore dans sa maison à Baden-Baden, toutes ces résidences furent des hauts lieux de rencontre et de musique, chantre des idéaux républicains, et d’un nouveau positionnement de la femme dans l’univers culturel et des idées du XIXe siècle. Pauline Viardot y accueille artistes, intellectuels et hommes politiques en provenance de toute l’Europe. Chopin, Liszt, Verdi, Brahms, Lamartine, Dickens, Flaubert, Zola, Hugo, Daudet, les Dumas, Maupassant, les Goncourt, Delacroix, Ary Scheffer, les Schumann (Clara et Robert), Wagner, Tourgueniev ou encore George Sand (et tant d’autres !), tous furent ses amis intimes. Ses nombreuses correspondances témoignent d’une parfaite maitrise de six langues européennes (le français, l’espagnol, l’italien, l’anglais, l’allemand et le russe) que Pauline met en pratique à chacune de ses tournées. Compositrice, professeure et mentor de la nouvelle garde française – Saint-Saëns, Fauré, Gounod et Massenet entre autres, également patronne des arts (elle possède le manuscrit du Don Giovanni de Mozart[1], objet de pèlerinage pour Rossini et Tchaïkovski), républicaine et humaniste polyglotte, Pauline Viardot incarne bel et bien l’idéal d’une Europe unie dans la diversité. Elle est celle par qui une conscience culturelle européenne surgit, rempart aux nationalismes naissants. Souvent, on parle des pères fondateurs de l’idée européenne, on est enclin aujourd’hui à parler d’une mère fondatrice de l’Europe.
Dans un monde façonné par les hommes, les empires et les nations, Pauline Viardot[2] a porté avec brio la voix d’une femme artiste, républicaine et cosmopolite.
Au-delà de la place qui lui est faite aujourd’hui dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme, l’Institut de France, en partenariat avec le Centre Européen de Musique et le rectorat de l’académie Paris, a décidé d’inscrire le bicentenaire de la naissance de Pauline Viardot parmi les dates majeures de l’année 2021. Au programme : récitals, concerts, conférences et projets pédagogiques, en présentiel ou en virtuel bien sûr. On n’a donc pas fini d’entendre parler de cette femme remarquable.
Jorge Chaminé, président-fondateur du Centre Européen du Musique
[1] Acheté par Pauline Viardot et légué au Conservatoire de Paris. Ce manuscrit se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de France.
[2] Deux siècles après sa naissance, Pauline Viardot est devenue figure tutélaire du Centre Européen de Musique, 1er écoquartier de culture au monde reliant le Domaine des Frênes (Villa Viardot) à la Maison de Georges Bizet et qui, parmi ses multiples missions, attribuera le nom de Pauline García Viardot à son Académie de Musique.
Sur le site web de l'Académie de Paris : "Pauline Viardot, une femme créatrice dans un monde d'hommes".
8 mars 2021
En cette journée internationale des droits des femmes, le Centre Européen de Musique (www.cemusique.org) ne voulait pas manquer de mettre à l’honneur une figure unique et méconnue de l’histoire de la musique, la cantatrice et compositrice Pauline Garcia Viardot, qui se trouve être au cœur d’un nouveau projet éducatif avec le rectorat de l’académie de Paris.
Née à Paris le 18 Juillet 1821, « dans une famille où le génie semblait héréditaire », écrivait Franz Liszt, son professeur de piano, admirateur et ami, qui la surnommait « l’archi-musicienne ». Dernière enfant d’une famille espagnole de célèbres chanteurs et musiciens, cette mezzo-soprano au timbre unique et à la large tessiture (de contralto à soprano-colorature), tragédienne, dessinatrice et costumière, a littéralement révolutionné l’art lyrique en y incorporant un jeu de scène inédit. Grande pédagogue du chant, Pauline lègue un immense héritage à la postérité avec la « méthode García » qui se propagera dans le monde entier.
Dans un monde où la femme n’était pas l’égal de l’homme, Pauline va s’imposer comme le centre autour duquel tout ce qui existait d’innovant, de créatif, au niveau artistique et culturel, convergeait et tournait. En son salon de la rue de Douai, prisé du Tout-Paris, de celui de Bougival au domaine des Frênes ou encore dans sa maison à Baden-Baden, toutes ces résidences furent des hauts lieux de rencontre et de musique, chantre des idéaux républicains, et d’un nouveau positionnement de la femme dans l’univers culturel et des idées du XIXe siècle. Pauline Viardot y accueille artistes, intellectuels et hommes politiques en provenance de toute l’Europe. Chopin, Liszt, Verdi, Brahms, Lamartine, Dickens, Flaubert, Zola, Hugo, Daudet, les Dumas, Maupassant, les Goncourt, Delacroix, Ary Scheffer, les Schumann (Clara et Robert), Wagner, Tourgueniev ou encore George Sand (et tant d’autres !), tous furent ses amis intimes. Ses nombreuses correspondances témoignent d’une parfaite maitrise de six langues européennes (le français, l’espagnol, l’italien, l’anglais, l’allemand et le russe) que Pauline met en pratique à chacune de ses tournées. Compositrice, professeure et mentor de la nouvelle garde française – Saint-Saëns, Fauré, Gounod et Massenet entre autres, également patronne des arts (elle possède le manuscrit du Don Giovanni de Mozart[1], objet de pèlerinage pour Rossini et Tchaïkovski), républicaine et humaniste polyglotte, Pauline Viardot incarne bel et bien l’idéal d’une Europe unie dans la diversité. Elle est celle par qui une conscience culturelle européenne surgit, rempart aux nationalismes naissants. Souvent, on parle des pères fondateurs de l’idée européenne, on est enclin aujourd’hui à parler d’une mère fondatrice de l’Europe.
Dans un monde façonné par les hommes, les empires et les nations, Pauline Viardot[2] a porté avec brio la voix d’une femme artiste, républicaine et cosmopolite.
Au-delà de la place qui lui est faite aujourd’hui dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme, l’Institut de France, en partenariat avec le Centre Européen de Musique et le rectorat de l’académie Paris, a décidé d’inscrire le bicentenaire de la naissance de Pauline Viardot parmi les dates majeures de l’année 2021. Au programme : récitals, concerts, conférences et projets pédagogiques, en présentiel ou en virtuel bien sûr. On n’a donc pas fini d’entendre parler de cette femme remarquable.
Jorge Chaminé, président-fondateur du Centre Européen du Musique
[1] Acheté par Pauline Viardot et légué au Conservatoire de Paris. Ce manuscrit se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de France.
[2] Deux siècles après sa naissance, Pauline Viardot est devenue figure tutélaire du Centre Européen de Musique, 1er écoquartier de culture au monde reliant le Domaine des Frênes (Villa Viardot) à la Maison de Georges Bizet et qui, parmi ses multiples missions, attribuera le nom de Pauline García Viardot à son Académie de Musique.
Sur le site web de l'Académie de Paris : "Pauline Viardot, une femme créatrice dans un monde d'hommes".