13 octobre 2022
Chaque semaine, nous vous présentons un des membres du Réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens (MMME). Ces lieux, organismes et institutions lient le passé, présent et futur, ils honorent un patrimoine matériel et immatériel, jouent un rôle culturel essentiel en Europe. Cette semaine découvrez l’inestimable héritage culturel de la « Voix de Portugal » à travers la Fondation et maison-musée Amália Rodrigues à Lisbonne (Portugal).
Surnommée la « voix du Portugal » ou encore la « Reine du fado » (Rainha do Fado), Amália Rodrigues (1920-1999), chanteuse à la voix exceptionnelle, est à l’origine de la popularité mondiale de ce chant. Un chant devenu en 2011 Patrimoine Immatériel de l’Humanité grâce à l’immense contribution apportée par la musicienne. Celle qui a enregistré plus de 170 disques durant de sa vie a ainsi été une des plus prestigieuses ambassadrices culturelles du Portugal. L’immense chanteuse aux modestes origines a marqué ses contemporains non seulement par sa musique mais aussi par la proximité exceptionnelle qu’elle entretenait avec son public. Ce public de tous âges et toutes classes sociales vouait un amour sans bornes à « Amália ». Aujourd’hui encore, de grands artistes du Fado continuent de s’inspirer de son riche parcours et de multiples hommages lui sont rendus.
Ai Mouraria, cette chanson traditionnelle portugaise est l’un des premiers grands succès d’Amália Rodrigues. Elle l’a composée au Brésil au milieu des années 40. Amália s’est produite de nombreuses fois dans ce pays.
Ainsi, l’année dernière, une des grandes artistes du fado, Mariza, revisitait le répertoire de la légende née à Lisbonne. Une légende de la musique avec un prisme international dès les débuts de sa carrière. Amália enregistré ses premiers disques au Brésil à la fin des années 40. Pendant la même période, elle donne des concerts en France et en Espagne. Au début des années 50, elle participe à une série de représentations sponsorisées par le Plan Marshall dans les villes de Berlin, Rome, Trieste, Dublin, Berne et Paris. Comme Pauline Viardot, figure tutélaire du Centre Européen de Musique, elle parcourt toute l’Europe et le monde lors de sa florissante carrière. Tout comme Pauline Viardot, elle se rend également en Russie (alors URSS) pour y donner des concerts.
Lorsqu’Amália Rodrigues disparaît, le 6 octobre 1999, l’émotion est immense. Au Portugal, trois jours de deuil national sont décrétés. La Fondation, qui porte son nom est créée la même année, à la suite de la volonté exprimée par la défunte dans son testament. En 2001, la dépouille de l’immense artiste est transférée dans l’église de Santa Engrácia. Un transfert faisant d’elle la première femme portugaise à avoir les honneurs du Panthéon National. Le 23 juillet 2001, la Maison-Musée Amália Rodrigues ouvre au public pour la première fois. Elle est située au numéro 193 de la rue de São Bento, à Lisbonne, maison où Amália a vécu pendant 45 ans (photo ci-dessous). Pour honorer la volonté d’Amália Rodrigues, la Fondation a préservé et étudié, jusqu’à aujourd’hui, un inestimable patrimoine lié à la chanteuse et au fado. Les collections présentées à la Maison-Musée reflète non seulement sa carrière mais aussi ses goûts et affinités permettant ainsi de se plonger dans son quotidien.
Une collection de robes, chaussures et bijoux portés par la chanteuse tout au long de sa carrière est donc présentée. Les visiteurs de la Maison-Musée peuvent aussi découvrir les innombrables récompenses et honneurs qu’Amália Rodrigues a reçu tout au long de sa carrière, dont la légion d’honneur remise par le président François Mitterrand en 1991. Une riche collection de mobilier, peinture et objets lui appartenant est également visible. Les archives de la Fondation ont une valeur tout aussi inestimable. Ainsi, d’innombrables lettres, partitions et manuscrits sont préservés. Un immense patrimoine photographique qui, en partie, n’a même jamais été vu par ses contemporains est disponible. « Ce sont des photographies de la chanteuse plus quotidiennes, loin des projecteurs de la scène, ou des caméras de presse. », comme l’explique la fondation sur son site.
La maison-musée abrite une très riche collection d'objets, œuvres et écrits d'Amália Rodrigues.
Outre la fondation et maison-musée Amália Rodrigues, de nombreux hommages sont rendus à cette immense musicienne à Lisbonne. Plusieurs œuvres et fresques murales la représentent. Une œuvre de street art, réalisée par l’artiste urbain Vhils (photo ci-dessous- © Bruno Lopes), orne les trottoirs de la petite place de la rue de Sao Tomé dans le quartier populaire de l'Alfama. Enfin, un des endroits les plus agréables de la ville porte son nom : le jardin Amália Rodrigues. Il est situé sur une des plus hautes parcelles de Lisbonne et rassemble une grande diversité de paysages.
Plus d’informations sur la fondation et maison-musée Amália Rodrigues : amaliarodrigues.pt
Jusqu’au 16 décembre 2022, il est possible de visionner en replay sur Arte le documentaire « Nous tous avons Amalia dans le sang, Amália Rodrigues et le monde du fado » de la réalisatrice allemande, Hilka Sinning.
13 octobre 2022
Chaque semaine, nous vous présentons un des membres du Réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens (MMME). Ces lieux, organismes et institutions lient le passé, présent et futur, ils honorent un patrimoine matériel et immatériel, jouent un rôle culturel essentiel en Europe. Cette semaine découvrez l’inestimable héritage culturel de la « Voix de Portugal » à travers la Fondation et maison-musée Amália Rodrigues à Lisbonne (Portugal).
Surnommée la « voix du Portugal » ou encore la « Reine du fado » (Rainha do Fado), Amália Rodrigues (1920-1999), chanteuse à la voix exceptionnelle, est à l’origine de la popularité mondiale de ce chant. Un chant devenu en 2011 Patrimoine Immatériel de l’Humanité grâce à l’immense contribution apportée par la musicienne. Celle qui a enregistré plus de 170 disques durant de sa vie a ainsi été une des plus prestigieuses ambassadrices culturelles du Portugal. L’immense chanteuse aux modestes origines a marqué ses contemporains non seulement par sa musique mais aussi par la proximité exceptionnelle qu’elle entretenait avec son public. Ce public de tous âges et toutes classes sociales vouait un amour sans bornes à « Amália ». Aujourd’hui encore, de grands artistes du Fado continuent de s’inspirer de son riche parcours et de multiples hommages lui sont rendus.
Ai Mouraria, cette chanson traditionnelle portugaise est l’un des premiers grands succès d’Amália Rodrigues. Elle l’a composée au Brésil au milieu des années 40. Amália s’est produite de nombreuses fois dans ce pays.
Ainsi, l’année dernière, une des grandes artistes du fado, Mariza, revisitait le répertoire de la légende née à Lisbonne. Une légende de la musique avec un prisme international dès les débuts de sa carrière. Amália enregistré ses premiers disques au Brésil à la fin des années 40. Pendant la même période, elle donne des concerts en France et en Espagne. Au début des années 50, elle participe à une série de représentations sponsorisées par le Plan Marshall dans les villes de Berlin, Rome, Trieste, Dublin, Berne et Paris. Comme Pauline Viardot, figure tutélaire du Centre Européen de Musique, elle parcourt toute l’Europe et le monde lors de sa florissante carrière. Tout comme Pauline Viardot, elle se rend également en Russie (alors URSS) pour y donner des concerts.
Lorsqu’Amália Rodrigues disparaît, le 6 octobre 1999, l’émotion est immense. Au Portugal, trois jours de deuil national sont décrétés. La Fondation, qui porte son nom est créée la même année, à la suite de la volonté exprimée par la défunte dans son testament. En 2001, la dépouille de l’immense artiste est transférée dans l’église de Santa Engrácia. Un transfert faisant d’elle la première femme portugaise à avoir les honneurs du Panthéon National. Le 23 juillet 2001, la Maison-Musée Amália Rodrigues ouvre au public pour la première fois. Elle est située au numéro 193 de la rue de São Bento, à Lisbonne, maison où Amália a vécu pendant 45 ans (photo ci-dessous). Pour honorer la volonté d’Amália Rodrigues, la Fondation a préservé et étudié, jusqu’à aujourd’hui, un inestimable patrimoine lié à la chanteuse et au fado. Les collections présentées à la Maison-Musée reflète non seulement sa carrière mais aussi ses goûts et affinités permettant ainsi de se plonger dans son quotidien.
Une collection de robes, chaussures et bijoux portés par la chanteuse tout au long de sa carrière est donc présentée. Les visiteurs de la Maison-Musée peuvent aussi découvrir les innombrables récompenses et honneurs qu’Amália Rodrigues a reçu tout au long de sa carrière, dont la légion d’honneur remise par le président François Mitterrand en 1991. Une riche collection de mobilier, peinture et objets lui appartenant est également visible. Les archives de la Fondation ont une valeur tout aussi inestimable. Ainsi, d’innombrables lettres, partitions et manuscrits sont préservés. Un immense patrimoine photographique qui, en partie, n’a même jamais été vu par ses contemporains est disponible. « Ce sont des photographies de la chanteuse plus quotidiennes, loin des projecteurs de la scène, ou des caméras de presse. », comme l’explique la fondation sur son site.
La maison-musée abrite une très riche collection d'objets, œuvres et écrits d'Amália Rodrigues.
Outre la fondation et maison-musée Amália Rodrigues, de nombreux hommages sont rendus à cette immense musicienne à Lisbonne. Plusieurs œuvres et fresques murales la représentent. Une œuvre de street art, réalisée par l’artiste urbain Vhils (photo ci-dessous- © Bruno Lopes), orne les trottoirs de la petite place de la rue de Sao Tomé dans le quartier populaire de l'Alfama. Enfin, un des endroits les plus agréables de la ville porte son nom : le jardin Amália Rodrigues. Il est situé sur une des plus hautes parcelles de Lisbonne et rassemble une grande diversité de paysages.
Plus d’informations sur la fondation et maison-musée Amália Rodrigues : amaliarodrigues.pt
Jusqu’au 16 décembre 2022, il est possible de visionner en replay sur Arte le documentaire « Nous tous avons Amalia dans le sang, Amália Rodrigues et le monde du fado » de la réalisatrice allemande, Hilka Sinning.