18 avril 2023
Nous vous présentons les membres du Réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens (MMME). Ces lieux, organismes et institutions lient le passé, présent et futur. Ils honorent un patrimoine matériel et immatériel, jouent un rôle culturel essentiel en Europe. Nous nous rendons à Oslo pour y découvrir la Maison du compositeur, organiste et ethnomusicologue norvégien Eivind Groven.
Avec l’adhésion récente de la Maison Eivind Groven au sein du réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens ce sont maintenant 23 pays qui se rassemblement sous cette bannière culturelle européenne. C’est à la fin de sa vie, qu’Eivind Groven a construit une maison pour accueillir ses orgues, parfaitement accordés. Celle-ci fut achevée pour son 70ème anniversaire et ce grand musicien y travailla jusqu'à sa mort en 1977. Cette même année, la maison a ouvert ses portes en tant que musée et salle de concert.
Ce lieu est l’occasion de découvrir la riche vie et l’héritage musical de cet autodidacte. Eivind Groven à la fois compositeur et ethnomusicologue s’est consacré de nombreuses années à la question de « l’accord pur ». Cela, afin de maîtriser ce qu'il considérait comme les défauts des instruments à tempérament égal (ou gamme tempérée). Il fabriqua ainsi plusieurs orgues dotes d'un mécanisme spécifique destiné à permettre de jouer « juste ». Son premier instrument, construit en 1936, utilisait alors un clavier capable de proposer trois hauteurs différentes pour chaque note. En plus de son activité d’instrumentiste (plusieurs d'entre eux sont préservés à la Maison Eivind Groven à Oslo), Groven a laissé un important héritage d'œuvres théoriques, incluant un ouvrage sur le tempérament égal et l'accord juste (1948) et sur son mécanisme d'accord (1968) comme l’évoque la musicologue norvégienne Anne Jorunn Kydland Lysdahl dans un article de 2004 ‘’ Eivind groven's pure-tuned organ : Past and future’’.
Eivind Groven — Bryllupsmarsj (Wedding March) (1961/62) for organ
Né en milieu rural dans le village de Lårdal, dans le Telemark, en Norvège et issu d’une famille de grands musiciens Eivind Groven est imprégné par la musique traditionnelle. Dans sa jeunesse, celui qui a failli succomber à l’âge de 16 ans à une gangrène pulmonaire étudie la musique et pratique le violon.
À partir de l'automne 1925, il étudie la théorie musicale et la composition au Conservatoire d'Oslo, principalement Berlioz et Beethoven. Il tient Beethoven en haute estime jusqu'à la fin de sa vie et a d’ailleurs souhaité que la 9e symphonie soit jouée lors de ses funérailles. Contrairement à de nombreux autres jeunes compositeurs norvégiens de l'époque, il refuse de partir à l'étranger, mais reste chez lui pour composer ses œuvres. En 1931, la Radio norvégienne NRK (Norwegian Broadcasting Company) commence à diffuser un programme de musique folklorique hebdomadaire sous la direction d'Eivind Groven. Il est ainsi un fervent défenseur et promoteur de ce type de musique, très populaire dans les campagnes. Durant l'occupation de la Norvège par l'Allemagne nazie, Groven démissionne de son poste à la radio après une rencontre dans son studio avec la nazi Goebbels.
Eivind Groven (1901-77) : Concerto for piano and orchestra Op. 39a (1947-1949)
Eivind Groven et Albert Schweitzer (à l’orgue)
À partir de 1938 et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Groven a commencé à travailler sur l'intonation juste. Ce travail est à l’origine de la conception de son orgue spécial, achevé en 1952. Le Nobel de la paix Albert Schweitzer écrivit à l’organiste afin de lui demander d'essayer cet orgue, il se rencontreront en 1954 lors de la remise de son prix. Après la Seconde Guerre mondiale, il participe avec deux autres musiciens folkloriques norvégiens à l'édition et à la publication de mélodies en violon Hardanger (variante norvégienne du violon), rassemblées en 7 volumes. Le catalogue de ses compositions comprend notamment un concerto pour piano, deux symphonies et de la musique vocale (dont des mélodies pour voix et piano et des pièces pour chœur a cappella). Il disparait lors de l’hiver 1977 et repose aux côtés de sa première épouse Ragna Hagen, sœur cadette de la romancière et poétesse Ingeborg Refling-Hagen (qui lui inspire certaines de ses compositions). Cet immense artiste reste aujourd’hui encore très admiré pour son style, sa contribution immense à la musique et son utilisation de l'orchestre.
18 avril 2023
Nous vous présentons les membres du Réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens (MMME). Ces lieux, organismes et institutions lient le passé, présent et futur. Ils honorent un patrimoine matériel et immatériel, jouent un rôle culturel essentiel en Europe. Nous nous rendons à Oslo pour y découvrir la Maison du compositeur, organiste et ethnomusicologue norvégien Eivind Groven.
Avec l’adhésion récente de la Maison Eivind Groven au sein du réseau des Maisons et Musées de Musiciens Européens ce sont maintenant 23 pays qui se rassemblement sous cette bannière culturelle européenne. C’est à la fin de sa vie, qu’Eivind Groven a construit une maison pour accueillir ses orgues, parfaitement accordés. Celle-ci fut achevée pour son 70ème anniversaire et ce grand musicien y travailla jusqu'à sa mort en 1977. Cette même année, la maison a ouvert ses portes en tant que musée et salle de concert.
Ce lieu est l’occasion de découvrir la riche vie et l’héritage musical de cet autodidacte. Eivind Groven à la fois compositeur et ethnomusicologue s’est consacré de nombreuses années à la question de « l’accord pur ». Cela, afin de maîtriser ce qu'il considérait comme les défauts des instruments à tempérament égal (ou gamme tempérée). Il fabriqua ainsi plusieurs orgues dotes d'un mécanisme spécifique destiné à permettre de jouer « juste ». Son premier instrument, construit en 1936, utilisait alors un clavier capable de proposer trois hauteurs différentes pour chaque note. En plus de son activité d’instrumentiste (plusieurs d'entre eux sont préservés à la Maison Eivind Groven à Oslo), Groven a laissé un important héritage d'œuvres théoriques, incluant un ouvrage sur le tempérament égal et l'accord juste (1948) et sur son mécanisme d'accord (1968) comme l’évoque la musicologue norvégienne Anne Jorunn Kydland Lysdahl dans un article de 2004 ‘’ Eivind groven's pure-tuned organ : Past and future’’.
Eivind Groven — Bryllupsmarsj (Wedding March) (1961/62) for organ
Né en milieu rural dans le village de Lårdal, dans le Telemark, en Norvège et issu d’une famille de grands musiciens Eivind Groven est imprégné par la musique traditionnelle. Dans sa jeunesse, celui qui a failli succomber à l’âge de 16 ans à une gangrène pulmonaire étudie la musique et pratique le violon.
À partir de l'automne 1925, il étudie la théorie musicale et la composition au Conservatoire d'Oslo, principalement Berlioz et Beethoven. Il tient Beethoven en haute estime jusqu'à la fin de sa vie et a d’ailleurs souhaité que la 9e symphonie soit jouée lors de ses funérailles. Contrairement à de nombreux autres jeunes compositeurs norvégiens de l'époque, il refuse de partir à l'étranger, mais reste chez lui pour composer ses œuvres. En 1931, la Radio norvégienne NRK (Norwegian Broadcasting Company) commence à diffuser un programme de musique folklorique hebdomadaire sous la direction d'Eivind Groven. Il est ainsi un fervent défenseur et promoteur de ce type de musique, très populaire dans les campagnes. Durant l'occupation de la Norvège par l'Allemagne nazie, Groven démissionne de son poste à la radio après une rencontre dans son studio avec la nazi Goebbels.
Eivind Groven (1901-77) : Concerto for piano and orchestra Op. 39a (1947-1949)
Eivind Groven et Albert Schweitzer (à l’orgue)
À partir de 1938 et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Groven a commencé à travailler sur l'intonation juste. Ce travail est à l’origine de la conception de son orgue spécial, achevé en 1952. Le Nobel de la paix Albert Schweitzer écrivit à l’organiste afin de lui demander d'essayer cet orgue, il se rencontreront en 1954 lors de la remise de son prix. Après la Seconde Guerre mondiale, il participe avec deux autres musiciens folkloriques norvégiens à l'édition et à la publication de mélodies en violon Hardanger (variante norvégienne du violon), rassemblées en 7 volumes. Le catalogue de ses compositions comprend notamment un concerto pour piano, deux symphonies et de la musique vocale (dont des mélodies pour voix et piano et des pièces pour chœur a cappella). Il disparait lors de l’hiver 1977 et repose aux côtés de sa première épouse Ragna Hagen, sœur cadette de la romancière et poétesse Ingeborg Refling-Hagen (qui lui inspire certaines de ses compositions). Cet immense artiste reste aujourd’hui encore très admiré pour son style, sa contribution immense à la musique et son utilisation de l'orchestre.